Rédigé par Audrey HABARES

Chargée de communication groupe Scolaire St Vincent

 

Pour celles et ceux qui n’ont pas pu être là, un extrait du discours prononcé par Jérôme Gaillard lors de l’inauguration:

« Egun on eta ongi etorri deneri,
Atsegin handi batez errezebitzen zaituztegu gaur, Hondartza gunea eta parropiako Sainte Anne gelen estrenaldirat Bihotz bihotzez eskertzen zaituztet. Ez zaituztet banan- banaka izendatuko, baina jakin ezazue, zuen presentziak, gaur, hunkitzen gaituela zinez. Eskola berri bat eta parropiako gela berri batzu, horra hor gaur biltzen gaituenak.

Bonjour et bienvenue à tous,
C’est un vrai plaisir que de vous accueillir aujourd’hui pour inaugurer le site de la plage ainsi que les salles paroissiales Ste Anne et je tiens à tous vous remercier chaleureusement pour votre présence. Je ne pourrais tous vous citer, mais sachez que votre présence aujourd’hui nous touche beaucoup.

Une école et des salles paroissiales neuves, voici ce qui nous réunit ce soir.
Mais, bâtir une école, c’est bien plus que construire des murs et poser des portes ou des fenêtres.
Bâtir une école, c’est s’engager auprès des générations futures. C’est accepter de porter individuellement et collectivement la responsabilité de transmettre des savoirs, des savoir-être et des savoirs faire aux hommes et aux femmes de demain. Bâtir une école nous engage collectivement pour demain.

« En incluant toutes les composantes de la société ». Voici comment nous sommes appelés à porter ensemble la responsabilité éducative des générations futures.
Plus loin dans son discours sur le pacte mondial pour l’éducation, le pape cite le fameux proverbe africain : « il faut tout un village pour élever un enfant »
Et votre présence ici, le montre. Seule, l’Ecole St Vincent ne serait rien… ou en tout cas ne pourrait pas être au rdv. C’est parce que nous pouvons compter sur vous, sur les familles, sur nos institutions, la paroisse, la mairie, les associations sportives et culturelles, les professionnels du monde médical, para-médical et éducatifs et j’en oublie… que l’école peut tenter de répondre aux enjeux éducatifs des temps qui viennent.
Pour tout ce que vous faîtes et pour tout ce que nous sommes en train d’imaginer avec vous pour la suite, je n’ai qu’un mot : Merci! Merci et continuons…
Si le temps fut assez court entre la pose de la première pierre et la livraison finale du site de la plage, il faut tout de même se rappeler que l’histoire de ce projet fut comme tout projet immobilier quelque peu longue. 

Après une telle histoire et tant de travaux, j’ai eu la part facile. Celle de profiter et d’accompagner chacun dans l’installation. Il restait bien quelques bricoles liées aux chantier mais notre installation fut grandement favorisée par l’équipe. Et c’est la première chose qu’il faut souligner. Qu’il s’agisse des enseignants qui ont rapidement pris leurs marques avec les élèves mais aussi et surtout du personnel Ogec qui a su faire preuve d’adaptation et d’ingéniosité pour faire en sorte que nous puissions trouver de nouvelles modalités de travail dans lesquelles chacun et chacune puisse se retrouver. On a beaucoup tâtonné au début pour prendre nos marques mais grâce à leurs capacités d’adaptation, nous y sommes arrivés. Et tout cela dans une recherche continue du bien-être de nos élèves.
Lorsque j’ai rencontré pour la première fois l’équipe en juillet, deux chantiers sont apparus comme essentiels : la classe dehors et la cour de récréation. On a un bâtiment neuf, on commence à habiter nos classes mais maintenant il nous faut investir nos extérieurs et explorer le quartier pour en profiter.

Il est certain qu’au vu de la proximité de la plage, les envies sont grandes et les idées nombreuses. Petit à petit, il apparaît que l’école, en tout cas le bâtiment-école, doit devenir notre camp de base. Comme tout montagnard qui part en expédition. Il y a le camp de base qui sert de refuge et de lieu d’acclimatation pour ensuite prendre le temps d’explorer, d’aller plus loin, d’aller plus haut. Ainsi certains partent toutes les semaines à la plage pour faire du graphisme, des activités sportives, des arts plastiques…à Abadia pour découvrir le littoral, ou encore à la ferme du Nid Marin ou à la rencontre des habitants et des professionnels du quartier comme les CE bilingue qui furent accueillis par le maire et les techniciens dans la zone portuaire.

Mais si notre bâtiment école est notre camp de base, c’est aussi pour en faire un lieu d’accueil – qu’il s’agisse d’accueillir des enfants de l’IME, des parents qui présentent leurs métiers ou qui viennent observer leurs enfants travailler, ou les élèves de CM qui viennent travailler avec les plus petits.
Comme dans bon nombre de construction d’école, c’est une fois que nous l’habitons que saute aux yeux la nécessité d’investir autrement la cour de récréation. Et c’est un de nos chantiers prioritaires. Si le béton et le métal sont très présents à St Vincent, soyez rassurés, les végétaux vont vite trouver leur place… des végétaux qui permettront de créer des îlots de fraicheur sur la cour et dans nos coursives mais aussi des végétaux pour permettre aux élèves d’avoir en responsabilité des fleurs, des fruits et des légumes. Alors bien sûr au regard du changement climatique, il apparaît comme essentiel de contrer l’effet de la chaleur en végétalisant nos cours. Mais même si notre climat n‘était pas en pleine mutation, il nous faudrait faire évoluer nos cours pour permettre à nos élèves d‘avoir des lieux pour s’isoler, pour lire, pour jouer, pour manipuler. Et j’insisterai sur leur besoin de manipulation. Les regarder jouer avec les blocs de lego, nos lames de parquet ou encore les copeaux de bois montre à quel point les enfants ont besoin de ce contact avec différentes matières, différents objets pour que de manière libre et spontanée ils puissent avoir des éprouvés, s’inventer des histoires, faire des essais- erreurs et ainsi développer leurs capacités de raisonnement.
Pour terminer, je voudrais juste vous dire deux mots des quelques phrases affichées sur nos murs. A l’entrée de l’école est indiqué :
Ecole associative – associative et non pas privé comme il est coutume d’appeler nos établissements. En effet, notre réalité est bien celle du milieu associatif car notre école est gérée par une association appelé OGEC, parce que nous avons un contrat d’association avec l’état et donc avec la commune mais aussi parce que nous ne pouvons envisager notre action sans nous associer avec les familles dans une relation d’alliance.
Mais aussi parce que, nous ne pouvons pas avec Philippe envisager notre travail sans nous associer aux acteurs locaux que vous êtes nombreux à représenter ce soir.
Ecole Bilingue – et nous sommes fiers de pouvoir transmettre et faire vivre la langue basque. Mais, il nous faudra aller plus loin pour toujours mieux transmettre et faire vivre cette langue tout comme les nombreux marqueurs culturels ainsi que les ressources éducatives du Pays Basque. Et tout cela dans une démarche ouverte à tous ! Que nous soyons ou non dans la filière bilingue.
Et je terminerai avec ce qui est marqué en premier et qui vient mettre des mots sur ce qui nous fonde…
Ecole catholique – Et pour permettre aux familles de découvrir qui nous sommes, nous avons voulu si ce n’est graver dans la pierre, tout du moins écrire sur nos murs ce que nous souhaitons faire vivre au nom de notre foi. C’est ainsi, que 4 phrases ont été choisies pour être visibles par tous dans nos murs. Nous n’avons pour le moment pu n’en marquer que deux. Une en français et une basque. Au final nous aurons deux phrases en Français et deux en euskara. ici, pas de traduction, pas de traduction écrite en plus petit comme pour signifier qu’une langue serait inférieur ou moins importante. Peut-être aussi pour rappeler le rôle joué par l’euskara lorsqu’il a fallu transmettre et partager les évangiles au Pays Basque.
Ce soir, je m’arrêterai juste sur la première phrase, celle qui s’offre au regard de tous dès que le seuil de la porte est franchi.
« J’étais un étranger et vous m’avez accueilli »
Phrase que l’on peut décliner à différents niveaux. Nous pouvons tous la lire en disant «je»
Et pour ma part, j’étais étranger – mon accent vous aura vite fait comprendre que je ne suis pas originaire du pays basque mais d’un petite contrée au nord de la Loire. Et qu’il s’agisse de mon arrivée en 2013 à Bayonne ou de celle à Hendaye en septembre dernier, le résultat fut le même à chaque fois. je me suis senti accueilli et j’en remercie toute l’équipe de St Vincent.

J’ai souvent entendu dire qu’Hendaye était une ville transfrontalière. Et à ce titre, cette phrase extraite de l’évangile de St Matthieu prend tout son sens. Après quelques mois passés ici, je ne pense qu’Hendaye soit une ville transfrontalière. il y aurait une frontière entre l’Iparralde et l’Hegoalde ? Mais n’est ce pas le Pays basque ?
une frontière entre l’Espagne et la France ? Mais tout cela n’est-ce pas l’Europe? Non de ma place, j’ai envie de dire qu’Hendaye est une ville carrefour. Une ville où les langues, les cultures, les histoires de vie se croisent. Et c’est que nous apportent nos familles qui viennent de Moldavie, de Roumanie, du Sénégal, du Vénézuela, du Portugal, du Maroc, des États-Unis, de l’Italie… Tous pourraient se croire étranger et nous avons ici la responsabilité de les accueillir, de faire en sorte qu’ils se sentent accueillis.
Mais l’étranger n’est pas uniquement celui qui n’est pas du Pays. Combien de parents sont étrangers au monde de l’école? Combien n’ont pas les codes pour comprendre comment accompagner sereinement le parcours scolaire de leur enfant ? Combien de parents ont une histoire douloureuse avec l’école et n’osent même pas franchir le portail de l’école ?
C’est également pour tous cela que nous devons construire une école de l’hospitalité. Alors cette phrase, comme les trois autres qui prendront très vite leurs places, nous engage en tant que professionnel. Ce n’est pas un slogan qui dirait ce qu’on fait de bien, non. C’est une exigence que nous nous donnons, une exigence qui se rappelle à chacun de nous à chaque fois que nous entrons à l’école …
Une exigence et non pas un slogan. Nous ne sommes pas chez Mac do qui scande « venez comme vous êtes ». Non c’est une exigence référencée, qui prend tout son sens parce qu’elle a été vécue et transmise à travers l’exemple de Jésus qui s’est identifié à l’étranger et qui a su dire « J’étais un étranger et vous m’avez accueilli ».
Et ces références qui nous permettent d’ancrer notre action quotidienne est facilité et amplifié grâce à la relation étroite que nous entretenons avec Jean-Marc, notre curé et la paroisse. Et le fait d’avoir les salles paroissiales à nos côtés est un vrai plus. Cela donne aussi à voir que nous sommes de la même maison. »

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